Chansons

 

 

 

 

"Je chante" (à mon père)

Je déclame mes vers face à l’immensité

Je chante la nature, je chante les cités.

De ma plume jaillit ou la joie ou la plainte

Selon que dans mon cœur est la foi ou la crainte.

Je chante mon amour, je chante mon bonheur.

A qui veut m’écouter, je chante sur mes pleurs.

Je suis un empereur qui n’aurait pas d’empire

Et je vais dans la vie pour le bien, pour le pire.

Si ce jour il fait beau, chantons donc la beauté

Profitons du moment en pleine liberté.

Car peut-être demain sera fait d’une chaîne

Et du soupir de ceux que toujours l’on enchaîne.

Il me faudrait alors retrouver dans mon cœur

Combien de cris de haine et combien de rancœur.

De sorte que le monde trouve dans ce poème

Ce que je peux haïr autant que ce que j’aime.

Je chante ses vers en hommage à mon père

Je les chante sous l’étoile qui ne veut pas se taire.

Je les chante pour toi, pour qu’a ta manière

Tu les chantes à ton tour en pensant à ton père.

 

"Il. Je."

( Chanson du SDF, mort un soir de misère

sur un trottoir parisien )

…On ne sait pas qui il est

On ne sait pas d’où il vient

On ne sait pas où il va

Ni même pourquoi il est là.

Ce n’est pas un mendiant

Ce n’est pas un géant

Ni un prince, ni un roi

On le dit sans foi ni loi.

…Il est mort d’un coup de froid

N’est pas mort dans de beaux draps

Il est mort hors la loi

Mais la loi se fout de ça.

 

L’enfant qui perd son ombre

( L’enfant noir et la guerre )

Il était un enfant qui dans le mois d’août

Se jouait dans la rue comme un tout petit fou

Des rayons du soleil qui découpait son ombre

Faisant sur le trottoir une silhouette sombre

Il se faisait un monde, un monde en noir et blanc

S’amusant de son ombre assise sur un banc

Et riant d’un rire franc au passage d’un nuage

Puis soudain étonné de ne plus voir son image

Ecoutez-le, écoutez-le ce gosse qui hurle sa douleur

Ecoutez-le, écoutez-le des larmes coulent sur son cœur

Maintenant c’est fini, le soleil ne joue plus

Tout le ciel s’est couvert et bientôt il a plu

L’enfant est dans la rue et ne voit plus son ombre

Il ressemble à l’oiseau au-dessus des décombres

Le prenant par la main sa maman doucement

Lui a dit que le ciel pour aujourd’hui lui ment

Que demain sera beau et que l’ombre première

Jaillira de nouveau à la douce lumière.